logo

Félicitations au collège SSCC Baalbeck le Diplôme Label FranceÉducation reçu lors de la cérémonie qui s'est tenue à la Résidence des Pins le 27 mars 2025.

À cette occasion, La Directrice du Collège Sœur Dima CHEBIB a prononcé le discours suivant, mettant en lumière l’histoire remarquable de l’école, riche en événements marquants:

Monsieur le conseiller,

Madame la Directrice générale de l’AEFE,

Mesdames et Messieurs,

C’est avec émotion et fierté que je représente aujourd’hui l’École des Sœurs des

Saints-Cœurs à Baalbeck, à l’occasion de la remise du LabelFrancÉducation. Ce

label prestigieux est bien plus qu’une distinction : c’est la reconnaissance d’un

chemin long, fidèle et exigeant, mené depuis plus de 140 ans au service de la

jeunesse libanaise, dans une fidélité sans faille à la langue française.

Depuis 1882, le français est enseigné dans notre école. Il ne s’agit pas d’un simple

outil de communication, mais d’un choix de civilisation et d’un engagement culturel.

Nos archives en sont les témoins silencieux mais puissants. Permettez-moi

aujourd’hui de leur prêter ma voix.

Le 10 janvier 1926, le journal des Sœurs note : « Le commandant français,

accompagné de dix soldats, assiste à la messe avec les Sœurs, célébrée en français

par le Père bénédictin Michel. » Le 15 mai, une retraite spirituelle est prêchée en

français. Le 9 juin, alors qu’une bande armée atteint Baalbeck, ce sont les soldats

français qui protègent les Sœurs pendant huit jours. Quelques semaines plus tard, le

14 juillet, une messe solennelle est célébrée à l’intention de la République française dans la chapelle de l’école.

Le 16 mai 1932, les élèves jouent deux pièces de théâtre en français à l’évêché.

L’évêque exprime sa grande satisfaction devant leur niveau.

Mais ces représentations n’étaient pas des événements isolés : les pièces théâtrales

en français étaient fréquentes tout au long de l’année scolaire. Le théâtre est ainsi

devenu un outil pédagogique fort, un moyen vivant d’appropriation de la langue et

d’expression culturelle.

Et cette relation à la France ne s’arrête pas là. Elle se manifeste aussi dans l’accès

des élèves français et libanais aux examens officiels français. Le 21 mai 1938, Sœur

Saint Jean accompagne Lucienne, une élève française, à Alep pour y passer le

certificat français qu’elle réussit brillamment. Mais déjà en 1952, c’est Wadad Ka’i,

élève libanaise, qui réussit à son tour le certificat français. La même année, une autre

élève libanaise obtient le brevet français. Ces élèves ne sont que quelques exemples

parmi tant d’autres. Au fil des décennies, nombreux sont les élèves de notre école

qui ont présenté et réussi le certificat français.

Ces fragments d’histoire forment la mémoire vivante d’un partenariat humain et

éducatif entre notre école et la culture française. Nos archives regorgent de moments

semblables. Ils rendent hommage à cette fidélité francophone qui nous habite.

Ce partenariat a d’ailleurs connu une reconnaissance marquante en mai 2016. Le 25

mai, en présence d’une délégation de l’Ambassade de France, présidée par Monsieur

Denis Louche, Directeur de l’Institut français du Liban, représentant de

l’Ambassadeur Monsieur Emmanuel Bonne, notre école a été honorée lors d’une

cérémonie de labellisation CELF. Cet événement fut un moment fort : il a scellé

officiellement la reconnaissance de la qualité de notre enseignement francophone et

a préparé le terrain vers ce LabelFrancÉducation que nous recevons aujourd’hui avec

émotion.L’obtention du Label marque aujourd’hui une étape capitale pour notre

établissement. C’est une validation de la qualité de notre enseignement du français,

mais aussi une impulsion nouvelle : ce label engage, oriente, inspire. Il crée pour nos

élèves un horizon d’ambition, un lien concret avec le monde francophone, une

ouverture vers les études supérieures et les échanges internationaux.

Aujourd’hui, avec le LabelFrancÉducation, cette histoire se prolonge. Elle se

renouvelle avec ferveur, portée par une équipe pédagogique engagée, que je

remercie de tout cœur. Je remercie également, avec une immense gratitude, ma

congrégation qui, malgré les défis, les crises et l’incertitude de notre époque,

continue de croire en la langue française, et de la soutenir comme un acte de foi en

l’éducation.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’Ambassade de France au Liban, pour

cette marque de confiance. Ce label renforce les liens qui nous unissent et honore

notre fidélité à la langue française.

Oui, à Baalbeck, nous croyons en la langue française. Nous la vivons. Et nous

continuerons à la transmettre comme lumière pour l’intelligence, comme exigence

pour l’esprit, et comme horizon pour l’avenir.

Merci

Sr.Dima CHEBIB